Page:Andry de Boisregard - De la Génération des vers, 1741, tome II.djvu/339

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par la nature, arrivent chacun en plus ou en moins de temps, à la grandeur qui leur est propre.

Ce sentiment se trouve confirmé par les métamorphoses admirables du Ver à soie : car encore que ses aîles, son aiguillon, & les autres parties qui paroissent quelque temps après sa naissance, soient déja auparavant dans cet Animal ; elles se débrouillent néanmoins par degrés, & ne se montrent qu’après un certain nombre de jours.

Les dents demeurent cachées plusieurs années dans leurs alvéoles, les cheveux sont long-temps enfermés comme en pelotons dans leur bulbe, ou dans leur racine, jusqu’à ce qu’après un certain point de maturité, ces petits corps viennent enfin à forcer leurs prisons, & à croître à la maniere des plantes. C’est ainsi que la longueur extraordinaire du Ver plat quoique renfermée toute entiere dans le petit œuf qui la resserre, ne paroît néanmoins qu’après que l’œuf est parvenu à un certain terme, par où l’on voit qu’il faut attribuer l’étendue de cet Inse-