Page:Andry de Boisregard - De la Génération des vers, 1741, tome II.djvu/342

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abonde en laitage, & que les Habitans n’y vivent presque que de lait & de fromage. J’ai connu à Rome en 1696, un jeune homme de vingt ans, extrêmement pâle, fort maigre, grand cracheur, lequel faisoit excès de toutes sortes de laitages. Un matin, comme il coupoit un oignon, l’odeur lui en vint si fortement au nez, qu’il demeura comme suffoqué, & qu’il croyoit mourir ; mais quelques momens après il lui survint un vomissement, & il jetta un Ver rond et long, ayant trois pieds de longueur, tout roulé comme un peloton, après quoi il revint à lui.

De sçavoir si les Vers plats s’engendrent aussi quelquefois dans les adultes, c’est ce que je n’oserois décider, l’expérience ne m’en apprend rien ; j’estime cependant que cela n’est pas impossible, quoique Hippocrate ne nous en parle pas. Pour s’éclaircir du fait, il faudroit quand les malades rendent de ces Vers, examiner s’ils ont donné des signes de cette maladie dès leur enfance, ou s’ils n’en ont donné qu’après ; dans le premier cas il y auroit lieu, sans