Page:Andry de Boisregard - De la Génération des vers, 1741, tome II.djvu/349

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les liquides s’épaississent peu à peu, que les solides ont moins de force pour les repousser, & que les parties du corps perdant enfin leur jeu & leur souplesse, deviennent sujettes à la vieillesse & à la mort. Il semble que tout concoure à avancer ce terme : l’air que nous respirons, les alimens que nous prenons sans regle & sans mesure, le sommeil & les veilles dont nous abusons souvent, les passions continuelles qui nous agitent, & mille accidens dont nous ne sçaurions nous garantir, tout cela sert à abréger le cours naturel de nos jours. D’un autre côté, si nous considerons la composition de notre corps, la finesse de ses organes, la dépendance que tous ses ressorts ont les uns des autres ; en sorte qu’un seul arrêté les arrête presque tous, nous admirerons comment une machine si délicate peut se soutenir un moment, encore plus comment tant de sortes d’animaux que la mort ménace à chaque instant, peuvent se conserver par la multiplication, sans qu’il s’en perde une seule espéce : c’est un effet de la sagesse du Créa-