Page:Andry de Boisregard - De la Génération des vers, 1741, tome II.djvu/414

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le second 15840000000. le troisiéme le quarré de 15840000000. le quatriéme son cube, & ainsi de suite, à l’infini ; la raison & l’imagination seront en quelque sorte perdues & abîmées dans ce calcul immense.

Cette suite prodigieuse de nombre est capable d’effrayer des esprits qui ne sont pas accoûtumés à pousser bien loin leur méditation ; mais ceux qui ont coûtume de creuser soit en Physique, soit en Mathématique, sçavent qu’ils ne vont pas bien loin sans rencontrer bien-tôt quelque infini ; comme si l’Auteur de la Nature avoit pris soin de répandre par tout son principal caractere.

Si donc on demeure d’accord du systême du dévelopement dans les plantes, tout surchargé qu’il est, comme on n’en peut pas douter, on l’admettra très-aisément dans les animaux, où il paroît moins chargé & on l’admettra d’autant plus facilement, que ce systême est le plus simple de tous. Car supposant une fois tout créé en même temps, com-