Page:Andry de Boisregard - De la Génération des vers, 1741, tome II.djvu/428

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cine ; il faut considerer sans prévention ce qui se passe dans les corps animés, n’écouter d’autre interprete de la Nature, que la Nature même, & ne point préférer l’autorité des Anciens aux témoignages de ses yeux ; encore moins négliger l’étude de la vérité, pour se laisser aller aux vains discours de certaines gens, qui tenant de la grossiereté de l’air où ils sont nés, s’imaginent qu’il est de leur honneur de conserver dans leur vieillesse, les erreurs de leurs premières années, & qui pour donner quelque crédit à leurs fausses opinions, ne cessent de publier que c’est un crime de s’écarter le moins du monde de la Doctrine des Anciens. Qui ne voit qu’un respect si aveugle pour l’Antiquité, n’est qu’un masque, dont se couvre leur paresse & leur ignorance ? Ils font profession de suivre les Anciens, mais suivent-ils les maximes de probité que leur ont laissé ces premiers Maîtres ? Se reglent-ils sur les mœurs de ces grands hommes ? Dira-t’on, par exemple, que l’esprit noble d’Hippocrate, que ce désinteressement, dont il fait l’élo-