Page:Andry de Boisregard - De la Génération des vers, 1741, tome II.djvu/434

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Quand ces accidens viennent de la Loi inévitable de la Nature, ils n’approchent que pas à pas, & après une longue suite d’années ; mais ils fondent tout à coup dès la jeunesse même, & malgré la bonne compléxion, lorsqu’on les appelle par les voluptés, je veux dire, lorsque par l’abus des plaisirs, on débilite les parties nerveuses, qu’on en dérange la structure par le choc fréquent de ces liqueurs volatiles, qui à force d’irriter les fibres des membranes, de les piquer, de les déchirer, ou à force de les engourdir, les desséchent à la fin, & les privent du suc nourricier qui les doit pénétrer comme une rosée. Or, la cause la plus propre à produire tous ces pernicieux effets, c’est l’usage immodéré du vin, c’est celui de l’eau-de-vie, de l’opium ; c’est sur-tout, comme nous le verrons, celui du Tabac.


III.

L’Amérique, vaincue par les Espagnols, triompha de la fierté de ses Conquérans, & leur inspira ses