Page:Andry de Boisregard - De la Génération des vers, 1741, tome II.djvu/446

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res, jamais ils ne doivent avoir le nez sujet à ces écoulemens, & cette partie ne se décharge en eux que de ce qui pourroit ralentir l’action de l’odorat ; c’est donc bien s’opposer au dessein de la Nature, que d’émousser par le souphre narcotique du Tabac, & par cette eau que l’on attire sur le nez, le sentiment vif & délicat d’une membrane destinée au discernement des odeurs, & d’embarrasser par une sérosité continuelle les cellules de cet organe travaillées avec tant d’artifice pour retenir les particules qui exhalent des corps odoriférans. Ajoutons à cela que par le poids des humeurs, que l’on détermine à prendre ce chemin, on appésantit la tête, ce lieu destiné aux fonctions de l’esprit ; & que plaçant ainsi un égoût à la partie du corps la plus sublime, on fait un cloaque, du siége même de l’ame. J’avoue qu’il est à propos quelquefois de provoquer à son lever, par un peu de Tabac, la sortie des mucosités qui se sont amassées dans le nez pendant la nuit, & de chasser par des éternuemens la lymphe trop abon-