Page:Aneau - Alector, 1560.djvu/122

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le feit appeller en cause devant le Juge, où il comparut. Et le maistre, après avoir faict sa demande et exhibé la paction du contract, ainsi proposa sa raison trenchante à deux taillans en telle sorte : Ô sot et maladvisé disciple, ne cognois tu pas que tu seras necessairement condemné à me payer, ou soit que tu gaignes ceste cause, ou soit que tu la perdes. Car si tu la gaignes, ce ne peut estre que par fine cautelle et traversement de droict ; par ainsi tu me devras payer selon nostre paction et convenance escripte telle, que à la premiere cause par toy obliquement gaignée tu me doibz payer un talent. Et si tu la pers, tu seras condemné à me payer par judiciale sentence executoire. Ainsi ne pourras eschapper que tu ne me payes. À cela respondit le bien apprins disciple, par une contreraison cornue et besagüe de telle forme : O bon maistre et Docteur subtil, sauve ta grace, tu ne prens pas l’argument par le bon bout ; ains au contraire me semble que je doy estre necessairement absoulz de ta demande, ou soit que je gaigne ceste cause, ou soit que je la perde. Car si je la gaigne, je seray quicte par sentence absolutoire du Juge ; et si