Page:Aneau - Alector, 1560.djvu/125

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divers, ayant plusieurs et differens papiers de raison desraisonnée, ouvrant toutes lettres qui luy tomboient entre mains, pour veoir s’il y avoit rien qui luy peust nuyre ou valoir, et du mesme signet les reformant et refermant à la mode d’Alexandre, le faux devin, et les retenant et supprimant s’il luy estoit expedient, espandant bruytz de ville d’incertain auteur, semant zizanie et maligne suspicion entre ses amis par occultes detractions et faux rappors, et sur tout vendeur de fumées Thurines. Au demourant le meilleur filz du monde, plaisant menteur, gracieux flateur, asseuré vanteur, bien enlangagé, bien parlant et trescourtois Courtisant, et pour cela bien venu en toute compagnie, en conduisant ses fallacieux dictz et faictz si dextrement à la Mercuriale Ulyssée que c’estoit toujours à son profict et advantage, et sans laisser anse par où il peust estre prins ou surprins. Sinon que un ancien vieillard, à luy invisible, nommé Cron, tousjours le suyvoit pas à pas, observant tous ses faictz et ses dictz, lesquelz après avoir longuement endurez, finalement il descouvrit et suscita contre luy innumerables hommes, que tous il avoit