Page:Aneau - Alector, 1560.djvu/14

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fust à son impudique volonté soubmise, en guise d’elle il compressa la vaine nuée, qui, de ceste forcenée compression devenue grosse et enflée outre mesure, quelque temps après avec un terrible bruyt de tonnerre se espartit en reflambante elide et en tresvehemente abondance d’une foudroyante et merveilleuse pluye, non d’orages et d’eaux, mais de corps vivans biformes et difformes, mipartiz de nature humaine et chevalline, au grand esbahissement du monde. Lesquelz incontinent s’elevans sur leurs quatre piedz, et se fians et fortifians en leur redoublée force et legiereté de nature monstrueusement meslée, commençarent à faire violens effors par tout où ilz se trouvoient, mesmement en unes certaines, magnifiques et Royalles nopces de la belle (…)

(...) Après laquelle horrible defaicte de ces monstrueux enfans de l’air, causée pour la trop outrageuse audace de vouloir attanter à ravir l’espouse, et leur mortelle dispersion, ceux qui en petit nombre mis en ropte se peurent sauver prindrent la fuyte en diverses pars, tellement que l’un, elevé par un turbin vehement, monta jusques au Zodiac, un autre nommé Nessus, s’en alla estre passagier au fleuve Even,