Page:Aneau - Alector, 1560.djvu/174

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nion qu’ilz avoient de mon jugement. Puys me dressant sur piedz avec la belle Priscaraxe, que je tenoie par la main dextre, à veüe et voix elevée sur toute la multitude, je leur dis ainsi : Hommes de Scythie, puys que vous remettez sur moy l’election de vostre Roy et me deferez l’honneur (d’ond je vous rendz graces) de vous en ordonner un, et que j’ay cogneu que m’eussiez bien desiré, moy estrangier, pour estre vostre, sachez que je vous donneray un Roy en semence extraict de mon sang, que jamais encore homme mortel ne vit, et une Royne de vostre pays et generation : c’est cette presente jeune Dame, nommée Priscaraxe, de telle prestance et beauté que la voiez (à ces motz, Priscaraxe s’enclinoit bas à un repli de queüe, en signe d’humble regratiation de tresagreable modestie, puys à un soubdain desploy d’un tour ou demi tour de sa queüe serpentine, s’elevoit en treshautaine prestance, surmontant mesme la grandeur gygantine de Franc-Gal, ce qui luy donnoit apparence de Royalle majesté). Et affin (dist-il) que n’estimiez peu sa noblesse originalle, sachez qu’elle est extraicte et née de vostre terre et païs, qui n’est pas peu,