Page:Aneau - Alector, 1560.djvu/180

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de l’ordre de Chevalerie qu’ilz receurent puys après, et je leur mis à chescun un collier d’or au col, où pendoit un soleil d’or, en leur disant : Je vous anobli ; Nobles soyez, vous et les vostres, à toute posterité, sinon que commettiez trahison ou felonnie contre vos souverains. A quoy me respondirent qu’ilz s’en garderoient, et me remerciarent humblement de leur anoblissement et des presens honnorables de moy et de la Royne aussi, devouans affectueusement leurs corps et vies pour elle et pour moy. Et tout ce fut faict sur le pretoire de Gazons, à la pleine veüe et au regard de tous les peuples qui de loing et d’abas regardoient ce mystere, qu’ilz ne savoient que c’estoit, ny à quelle fin, et en estoient tous esmerveillez, et neantmoins le trouvoient fort beau, esperant qu’on leur en feroit et donneroit autant. Mais, comme dict l’ancien proverbe, Non tout, ny par tout, ny a Tous.

Adonc je leur commanday de se despartir en petites sodalitez de neuf à neuf en rond, et se emplacer par la prairie, et aux vingtquatre de se parcquer autour du Pretoire. Ce que ilz feirent bien voluntiers, et se disposarent en coronnes neuf et neuf, de compaignie. Estant ainsi