Page:Aneau - Alector, 1560.djvu/196

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esparses, ne les Isles tournoyantes – où mon Hippopotame n’abordast et ne me portast où je ne feisse descente. Et semblablement ès terres fermes de Macedoine, du Goulphe de Larthe, d’Epidaure ou Albanie, de la Rade des mons Foudroyans.

Auquel endroict, mon cierge de veüe, vie et voie cuyda estre estainct, et moy et tous mes gens presque perillez. Car de ces Acroceraunes et du faist de ces montaignes foudroyées s’elevarent en nombreuse multitude des malingz esperitz de procelles, tant aerins que marins, envieux (comme il est croyable) du bien et avancement des humains, ou de ma trop hardie experience d’oser attenter leurs elemens de l’air et de l’eau estranges à l’homme, outre le sort de la condition humaine ; lesquelz nuisans daimons, avec les mauvais vens de Cecias et de Turbin, amassarent dessus et à l’entour de nous grosses nuées comme grandes montaignes, l’une sur l’autre entassées, noires, livides, plombines, sulphurines, chaudes-froides et froides-chaudes, s’entresheurtantes et esclatantes les unes contre les autres en effrayable rompure, d’ond espartissoient grandz et frequens elides, esclairs et