Page:Aneau - Alector, 1560.djvu/202

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Sicile, Sardaigne, Corse et toute la coste de Puille, Calabre, Naples, Italie ; entray au bras de la furieuse Hadriatique, où n’estoit encore la riche ville sans terre ; passay la coste Ligustique, prins les ports de Lune ; rasay l’heureuse Gaule Narbonnoise ; de là costoyay la maritime Hespaigne Occidentalle, jusques aux Colomnes des haulx mons Calpe et Abyle, où le grand Ocean faict pertuys pour s’espandre au mylieu de la terre et la separer en la grande Asie, la riche Aphrique et la populeuse Europe. Et en tous lieux où mon Hippopotame print terre, je le laissoie par quelques jours reposer. Et ce pendant, sur autres chevaux terrestres ou à pied (comme tu me vois, si le chemin n’estoit long), je traversoie les pays et regions mediterraines et visitoie les villes et les peuples, en cognoissant leurs langages, loix, meurs et façons de vivre, les recommandant s’il y avoit du bien, et les emendant s’il y avoit moins que bien, selon la prudence qui du souverain m’a esté donnée. En grace dequoy, je m’en retournoie d’eulx plein d’honneurs, de graces, de richesses, de presens, de biens et munitions de vivre ; d’ond je chargeoie mon bon cheval