Page:Aneau - Alector, 1560.djvu/207

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et de la trempe Damasquine ouvragée de mesme et dorée à demye fueille, et l’areste, la garde et croisée de dur acier ouvragé à serpens entortillez par un tressubtil entrelacement, esmaillez et dorez sur l’escaille, et les yeux de petitz saphirs clairs. La poignée estoit de Lycorne et le pommeau d’or massif, ouvragé en teste de Lyon à deux yeux de deux cabochons de Rubis, et les crins de franges de fin or, traict et tors, et le dessus du pommeau clavelé d’une grosse pointe de diamant ; le fourreau estoit couvert d’une peau de coleuvre, la plus belle et la mieux remarquée qu’on eust sceu veoir, toute tracée naturellement de lignes d’or ou apparentes comme dorées, bleües comme azur, rouges comme sang, verdes en verdeur d’esmeraulde, violates en fleur, et blanches de blancheur d’yvoire et entre les lignes, sur l’intervalle noir, estoit maillée de menues esquailles comme d’argent ; d’ond elle apparoissoit de jour tant belle et tant riche que nul ouvrage d’or, d’argent ou d’esmail n’approchoit à ceste naturelle orfaivrerie, et, qui plus est, de nuict, estoit esclairante comme une Lampyride, rendant clarté et lumiere suffisante à veoir sept pas à l’entour de soy. Car telle estoit la naturelle proprieté