Page:Aneau - Alector, 1560.djvu/232

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toit un escu d’or ; lequel se defendit tant qu’il n’en povoit plus, et toutesfois ne se volut onques rendre. Parquoy d’un grand coup d’espée je luy fendi la teste en deux, puys pendi leurs armes et l’escu au dessus à un vieil arbre qui estoit en celle place, en forme de trophée, et fei au pied de l’arbre enterrer le vaillant chevalier qui par obstination, à mon grand regret, s’estoit faict occire. Ainsi pour ce coup en purgeasmes le pays. Ce faict je retournay en une nuyct en la mer Persique par l’autre bouche du Tygre (car par deux bouches il s’engorge en mer, non toutesfois distantes l’une de l’autre), et prins mon chemin vers Madagascar, Zanzibar et les isles des gryphons.

Alector, oyant ces nouvelles de moy, en fut grandement resjouy. Parquoy se levant du repas, remercia son hoste et hostesse de leurs biens et aydes. Et pource qu’il trouva la manche faicte de la peau de la jambe loup-cervière estre de fort beau pellage et bien luy advenant (car il avoit les bras nudz, pour autant que les manches de son saye ne se vestoient point, ains estoient ouvertes et volantes comme pour un hocthon d’armes), il requist le pescheur de luy emmancher encore