Page:Aneau - Alector, 1560.djvu/243

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liberal, extraict de la noble lignée des Macrobes, nommé GALLEHAULT, comme assez le tesmoigne mon escu que tu portes, où il y a un Gal, hault regardant vers le Ciel, par lequel je vouloie signifier mes hautes entreprinses et ma hardiesse. Et si est bien l’escu de telle vertu que quiconque le portera, jamais n’aura crainte ne paour, et c’est ce qui te rend maintenant tant asseuré contre moy. Or m’advint que, pour ma trop grande franchise et excessive liberalité (que l’on appelle prodigalité), je devins fort povre, et neantmoins tousjours vouloie je entretenir ma grandeur et magnificence, pour à laquelle suffire, je fu contrainct, par faute du mien, de prendre l’autruy. Parquoy, ayant assemblé avec moy une grande caravanne d’Arabes, mauvais garsons et promptz à mal faire, je gastay tout ce pays par larrecins, effors, ravissemens, voleries et brigandages, tenant avec mes gens tous les chemins, les quarrefours et passages, et les ports des fleuves et des mers, pillant les armes, chevaux, bagues, joiaux, bagages, robes, or, argent et marchandises de ceux et celles que nous prenions,