Page:Aneau - Alector, 1560.djvu/266

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posé sur ma teste, qui de prochaine mort me menasse) je le reverray, mais bien peu. Parquoy je jure et fay veu que jamais ne cesseray de voyager et recercher le monde, et ne me retourneray jamais vers vous (ô Royne Priscaraxe) que je n’aye trouvé vostre filz et le mien, pour de tous deux nous faire joye en presence, comme je croy que en avez grande tristesse en absence. Adonc fei tourner mon hippopotame vers la partie de la terre où j’avoie veu emporter Alector, du costé des contrées de Issedon, des Indes Gangetiques, des Sines, des pays Seriques de soie, et des Regions d’or. Pour auxquelles traverser, j’entray en une des bouches du grand fleuve Oechardes, costoyant le lac Nubien, et recerchant toutes ces contrées, tant que je me suys trouvé à la prochaine plague, où je suys descendu au chant d’un oyseau qui ainsi me dist :



Vat’en à Orbe, et trouveras
La cigoigne avec le serpent.
Mais si ton oeil advis n’y prent,
Jamais plus ne le reverras.


Ce que bien observant et enquerant le chemin à Orbe, je t’ay trouvé à tresbonne heure (ô bon Archier), qui m’as grandement