Page:Aneau - Alector, 1560.djvu/289

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flambe de lumiere, qui toutesfois tousjours alloit en decroissant ; et incontinent après icelle estoille, suyvit un Cygne blanc comme nege, qui se posa tout auprès de ce feu celeste, et à un doux soufflement de Zephyr, vent occidental, commença son chant mortel qu’il a de costume et de nature chanter aux bors du tortueux fleuve Meandre, quand il est reposant sur l’herbe moite et sent sa mort prochaine ; et en chantant, destilloit de ses deux yeulx larmes en abondance, qui tomboient sur le feu stellaire et l’estaignoient peu à peu, le cygne aussi affoiblissant de voix et de vie, au pris que le feu alloit diminuant, tellement que à la derniere et finalle voix et larme que le cygne rendit, il mourut et le feu s’esvanouyt, reflambant au ciel d’ond il estoit venu.

Par ceste vision, l’Archier entendit incontinent la fin derniere de Franc-Gal, son hoste, estre prochaine, et qu’il mourroit bien tost par cause douloureuse et joyeuse. Parquoy le matin avant que d’entrer au temple l’alla visiter, mais il ne le trouva pas en sa chambre. Donc regardant par une fenestre l’apperceut se pourmenant fort pensif par le jardin, où il l’alla trouver et saluer. Franc-Gal luy rendit son salut