Page:Aneau - Alector, 1560.djvu/291

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Ce jeune Escuyer Alector comparut devant la face de ces Magistratz, de toute la Justice et du Potentat, où il se trouva aussi asseuré et brave qu’ilz estoient severes et graves, demandant à instance Justice du sagittaire meurtrier de sa belle et bien aimée Noemie, qu’il regrettoit sans cesse, au demourant n’ayant – ou ne monstrant avoir – cure ne soucy, ne de sa personne propre, ne de sa vie, ne de sa mort, mais qu’il peust venger Noemie. Adonc Dioclès Potentat monstra à tous les assesseurs du conseil le brevet que le jour devant il avoit trouvé entre les mains des statues d’albastre des trois Graces, où y avoit ces motz escriptz en vers rythmiques :



Quand la sagette en main sera
Du vinqueur vengeur de s’amie,
La vengence du Ciel cherra
Sur le meurtrier de Noemie.
Et peu après sera finie
Du Pelerin la vie et voie,
Qui transira de peur et joie.


Ce brevet, premierement declaré d’ond il estoit venu et en quelles mains il avoit esté trouvé, fut tenu pour divinement transmis et approuvé de tous, en sentence commune,