Page:Aneau - Alector, 1560.djvu/31

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nir et comparoir devant luy les Gratians accusateurs et l’Escuyer Alector criminel, pour entendre et juger de telle esmotion et tuerie advenue à leur cause, en assistance de tous les Magistratz, Ordres et Estats de la cité d’Orbe, et de la plus grand part du peuple, là convenu et assemblé, pour le cas nouveau, estrange et de terrible exemple. Les deux freres Gratians, revestuz de longz habitz de couleur basannée, en face triste et exterminée, ou par vray dueil, ou par artifice de fumée sulphurine,


Car bien souvent, le dueil de l’heritier,
Soubz feincte mine, est un ris bien entier,


à barbes rabbatues, cheveux herissez et encendrez, implorant Justice contre Alector present, estrangier, espion, insidiateur de lictz pudiques, violateur d’hospitalité, rapteur de virginité, voleur et effracteur de nobles maisons, turbateur de paix publique et meurtrier sanguinaire, exposans comme à la suasion de leur defuncte soeur Noemie Gratianne, gracieuse pucelle (plus par aventure qu’il ne luy auroit esté expedient), au recit de quelque vaillant faict d’armes (ne sachans si vray ou faux donné à entendre), ilz avoient receu en leur noble maison, noble tenue de toute antiqui-