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Page:Aneau - Alector, 1560.djvu/329

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douleur qu’il sentoit en l’espine, retourna sa teste vers son dos, et mordant aux dens la poignée de l’espée d’ond la poincte fixe luy douloit, tant la tira et destordit par force remplie d’ire, en agrandissant et escharoignant tousjours la playe, que finalement il l’arracha, non sans grande perte de la plus grande part de ses dens, et la jecta sur l’Arene. Puys, sentant son combateur desarmé, se jecta furieusement sur luy.

Alector n’ayant dequoy se defendre luy presenta l’escu et s’advisant de la sagette qu’il avoit croisée à son baudrier, la saisit promptement et la planta en la gueulle bée de ceste malle beste, en sorte qu’elle en estoit baillonnée ; et comme plus vouloit serrer les dens pour empoigner le bras d’Alector, de tant plus se enferroit plus profond du fer de la flesche. Et qui plus est, se sentoit grievement offensée du fust de la sagette, qui estoit de fresne, bois alexitheriac et naturellement contraire au genre serpentin. Parquoy ce monstre draconic se retira en se destordant horriblement par grande douleur et angoisse qu’il sentoit, tant des playes que de la flesche, et plus encore du fust contreserpentin que du fer,