Page:Aneau - Alector, 1560.djvu/346

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corps vivant en ame ravie (comme à la verité il estoit), et toutesfois la nouvelle joie reluysante en son visage alaigre, vermeil et plein d’une hilarité gracieuse, qui tesmoignoit le plaisir qu’il recevoit du bon heur et de l’honneur de son filz coronné, comme desjà dès son enfance il en avoit eu le pronostic signe.

Alector donc, le voyant ainsi rempli de joie, demanda si la coronne estoit propre à luy. On luy dist que oy. Adonc, la levant de sa teste la mist sur le chief de son pere Franc-Gal, lequel par la soubdaine mutation (qui est perilleuse et souvent mortelle) de craincte en asseurance et de dueil en joie non esperée, estant desjà à demy hors de soy, sentant celle pieté filiale qui la coronnoit, par excessive joie et amour ne peut plus retenir son esprit ravi qu’il ne s’en volast par vehemente exultation ; et à cest instant fut veu une longue, droicte et trespure et claire flambe, sortant de ses yeux, monter au ciel par le clair de la retube du temple, ce que à la verité estoit la lumiere de son cierge estaint au dernier jour de sa peregrination dans le temple du Dieu souverein, selon l’ordonnance de l’ancienne dame Anange et de ses