Page:Aneau - Alector, 1560.djvu/348

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de vie en mort. Toutesfois, avec l’ayde des assistans, Alector revint de son espasme et lors commença à hautes clameurs à lamenter son pere à la grande commiseration de tous, ainsi douloureusement s’escriant :

« Helas ! Franc-Gal, mon Seigneur, mon pere, m’aviez vous mis au monde pour avoir si peu de cognoissance de vous que de trois jours à Tangut et d’un jour à Orbe ? Helas ! Failloit il que chevauchassiez tant de terres et de mers, faisant queste de moy, emporté par le vent, pour me venir icy retrouver en dangier mortel, à vostre grande douleur, soubdaine et courte joye, et mort inopinée ? Ô mon trescher pere ! Bien en vain attendoie je estre faict Chevalier de vostre main. Car de plus preud’homme je ne le seray jamais. Or voy je bien que, si je le veux estre, autre Parrain pour pere me fault cercher. »

Ce disant, il tomba de rechief, mais par les ministres il fut promptement relevé et par l’Archier Pontife consolé par remonstrance de la bonne et longue vie de Franc-Gal, son pere, de son heureuse mort en extreme joye et felicité, sans nul sentiment de douleur, de sa gloire d’immortelle renommée acquise par tout le monde, qui en ses successeurs perpetuellement redonderoit.