Page:Aneau - Alector, 1560.djvu/62

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

D’ond, nous revoyans en sain et sauf retour, de prime face furent tous esbahiz, mais l’esbahissement soubdain se tourna en joye et gratulation, mesmement vers Alector, duquel ilz avoient par moy entendu la noblesse, vaillance, proesse et honnesteté, la rescousse desesperée de leur soeur et l’occision du monstrueux Centaure, pour de laquelle estre plus certains, envoyarent querir le corps de leur frere bastard Floridas pour le faire honnorablement enterrer (comme depuys ilz ont faict) et le corps du Centaure pour avoir preuve de mon dire, et aussi le plaisir de le veüe et vengence ; lequel corps biforme fut apporté sur un chariot à quatre roes et quatre chevaux, si grand, si monstrueux et si espouventable que les bestes au bois n’en avoient osé approcher, et les hommes en Ville à pene l’osoient regarder. De ce monstre après avoir faict monstre au grand esbahissement de tout le peuple, ilz le feirent escorcher et remplir la peau de force bonnes herbes seches et odorantes, et le posarent avec sa masse sur un portal de la maison où il semble encore estre vif et defendre l’entrée, à care tant hideuse et menaçant que encore le peut on veoir, à la grande