Page:Aneau - Alector, 1560.djvu/9

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digne et reverente memoire, Messire Guillaume de Cambray, Chancelier de Bourges, et (comme adonc je l’entendi) vostre prochain parent, vous pour lors estant en la compaignie et soubz la conduicte treshonnorable de vostre pere, Monsieur des Grenées, retournant de Lyon pour certaine commission Royalle, et de Madame vostre mere, Dame honnorable, à laquelle Dieu doint bonne et longue vie si elle est sur la terre des vivans, et bon repos si en l’autre. Vous alors estant petite damoyselle en l’eage de douze ou treize ans quant à la veüe de l’infante face et du tendre corps, mais quant en provenante sagesse, honnesteté, bonne grace et gentillesse d’esprit, jà beaucoup plus meure et avancée que le temps et l’eage de vous n’estoient parvenuz, par exuberante felicité de nature. Ainsi donc en la maison de monsieur de Cambray je aiant agreable entrée et familiere frequentation par l’octroi et commandement du bon seigneur Patron de case honnorable et liberal personnage, autant docte en tous bons ars comme amateur des bonnes lettres et gens de non fardée doctrine, qui de sa grace m’avoit en conversation domestique et en affection d’amitié chere et frequente compaignie. D’ond m’advint ce bonheur que par ceste frequentation je entray aussi en cognoissance et reverente familiarité avec feu monsieur de Grenées vostre