mortelle ennemie des Cythéréennes, et
cela, disent-ils, parce que, par la faveur du
Grand Génie Vedi, elle eut l’adresse de
conserver dans son entier sa fleur virginale
et d’être en même temps mère
d’un fils qui, sous le nom de Sives, prit
naissance contre toutes les règles de la
Nature, c’est-à-dire sans connaître de père,
ni légitime ni naturel. C’est de cette prétendue
pucelle et mère tout à la fois
qu’ils se vantent d’avoir reçu les chaînes
qu’ils portent à leur ceinture. C’est en
mémoire de ce don qu’ils sont obligés d’en
compter tous les jours un certain nombre
de fois tous les chaînons, l’un après l’autre,
en marmottant entre leurs dents quelques
paroles mystiques à l’honneur de Remia.
Le principal avantage qu’ils tirent de ces
chaînes est d’en lier étroitement ceux dont
ils veulent vider la bourse.
Les Caginiens formaient un corps des plus considérables et des plus redoutés d’entre les Ebugors ; ils n’avaient point de casque en tête comme les autres, mais ils portaient de grands chapeaux à larges