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leurs soldats. Ceux-ci, en considération, sacrifient la meilleure partie de leur paye pour l’entretien de leurs chefs. Heureux qui peut attraper une compagnie dans ce régiment ! Le dépit qu’ont les Todéves d’avoir essuyé une honteuse réforme leur inspire des sentiments de haine et de vengeance, qu’on ne peut exprimer.

Les transports qui les agitent sont d’autant plus à craindre qu’ils n’éclatent pas sur leurs visages. Si l’on en veut juger par l’extérieur, rien n’est plus doux, plus humble, plus humain ; mais que leur cœur est bien différent ! Ces troupes ont une façon de combattre qui leur est particulière ; elles se tiennent éloignées de l’ennemi et se cachent dans des lieux où on ne peut les apercevoir. C’est de là qu’elles lancent des flèches empoisonnées, dont la blessure est incurable ; leurs traits sont poussés avec tant de vigueur que d’un seul coup elles percent plusieurs personnes.


Vignette de fin de chapitre
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