une preuve certaine de vos talents. Jamais
on ne vous aurait vu à notre tête si l’on
ne vous avait pas jugé digne de nous commander.
Mais, pour réussir dans cette
guerre, il ne suffit pas de joindre, comme
vous faites, la prudence au courage, il faut
encore connaître à fond le génie des peuples
que nous allons combattre. Permettez-moi
de le dire, seigneur, jusqu’ici vous
n’avez eu affaire qu’à des Chadabers. Cette
nation est bien différente des Cythéréennes ;
ce n’est qu’à force de temps et de patience
qu’on vient à bout de soumettre les premiers.
Au contraire, il faut attaquer les
autres brusquement et ne pas leur donner
le loisir de se reconnaître. Si j’ai acquis
quelque gloire dans les différents combats
où je me suis trouvé, je puis dire que je
n’ai dû mes succès qu’à la promptitude
avec laquelle je me suis jeté sur l’ennemi
aussitôt qu’il paraissait. Je fondais sur
lui avec impétuosité ; de sorte que le voir,
l’attaquer et le vaincre était la même chose
pour moi. Bien des personnes se sont repenties
d’avoir suivi une méthode tout oppo-
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