les bonnes qualités qu’il paraissait avoir,
il ne pouvait pas manquer de faire son
chemin. Il répondit de son mieux à des
discours aussi obligeants, et refusa tout ce
qu’on pouvait lui proposer de plus avantageux.
Personne ne pouvait pénétrer les
motifs d’une conduite si extraordinaire ; on
était accoutumé, à Cythère, à voir les gens
exercer de très bonne heure leurs talents.
L’espion profitait cependant de l’erreur où
l’on était sur son compte pour examiner tout
ce qui se passait ; il n’aurait peut-être même
jamais été découvert sans une aventure
qu’il eut avec un Meauraque. Ce dernier
était un garçon d’une aimable figure, auquel
l’Ebugor fit quelques agaceries ; on
lui répondit sur le même ton. Le Meauraque
est d’abord renversé, l’officier se
jette sur lui, tire son poignard, est prêt à
frapper ; l’autre, saisi de frayeur, jette les
hauts cris. La garde vole et s’empare des
deux combattants. L’espion est reconnu ;
les Cythéréennes, indignées contre le traître
qu’elles avaient reçu dans leur sein
avec tant de complaisance et d’humanité,
Page:Anecdotes pour servir à l’histoire secrète des Ebugors, 1912.djvu/118
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 80 —