Page:Anecdotes pour servir à l’histoire secrète des Ebugors, 1912.djvu/123

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pour armes tout ce qui se trouva sur la table. On se saisit des plats et des assiettes, bientôt on les voit voltiger en l’air avec une active rapidité ; tout se mêle, tout se confond ; les coups sont portés au hasard, mais toujours assénés avec vigueur. Termobanel, le brave Termobanel fait des prodiges de valeur. Il empoigne une cruche pleine de vin et la brise sur la tête de l’auteur de tout ce désordre ; le blessé, plus sensible à la perte de la liqueur bachique qu’à l’effusion de son sang, prétend s’en venger sur un Pacicnu. Il lui arrache impitoyablement la moustache et la foule aux pieds. Le malheureux Omine épilé frémit de rage en se voyant dépouillé de son plus bel ornement.

Les Todéves, au défaut d’armes meurtrières, se servent de leurs dents et de leurs ongles, elles mordent, elles déchirent, elles égratignent, et laissent sur tous les visages de sanglantes traces de leur rage et de leur fureur.

Les choses auraient été poussées plus loin si un Caginien, par son éloquence,