Page:Anecdotes pour servir à l’histoire secrète des Ebugors, 1912.djvu/133

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nous enfermer dans nos retranchements ? Ils oseront se glorifier de nous avoir réduites à les craindre ! Suffit-il donc à notre gloire de défendre notre domaine contre leurs attentats ? Serions-nous donc trop faibles pour porter le fer et la flamme jusque dans leur camp ? Pourquoi craindrions-nous de les combattre à découvert ? Si mon zèle vous est connu, si, plus d’une fois, vous m’avez vu sacrifier avec joie et mon cœur et mon corps à la gloire et à l’accroissement de notre Empire, il me reste encore du sang dans les veines et ce même cœur est toujours animé du même désir. Permettez que je sorte et que j’appelle au combat leurs plus hardis champions. Il est beau de vaincre quand on a de tels adversaires et la défaite en est moins honteuse pour le vaincu. »

Ainsi parla cette généreuse amazone ; la commandante et toute l’assemblée applaudirent à un si noble dessein. Plusieurs, que tant de grandeur d’âme animait, eurent envie de courir à la même carrière et sollicitèrent fortement pour en obtenir la per-