s’étant rendu compte de la supercherie, il
se retira. La demoiselle Cadière, piquée de
cet abandon, en fit confidence au prieur du
couvent des Carmélites, janséniste fervent
et grand ennemi des jésuites. Ce religieux
lui fit répéter ses accusations devant témoins.
Les jésuites réussirent alors à faire
enfermer la Cadière aux Ursulines. Cet
abus d’autorité leur fut très préjudiciable.
L’affaire fut portée devant le parlement
d’Aix, où Catherine Cadière accusa le Père
Girard de séduction, d’inceste spirituel, de
magie et de sorcellerie. Après de longs et
tumultueux débats, le Père Girard fut mis
hors de cour et de procès à la majorité
d’une voix : sur vingt-cinq juges, douze
l’avaient condamné à être brûlé vif. Le
peuple avait d’ailleurs ouvertement pris
parti contre lui ; il dut quitter secrètement
Toulon. Il se rendit à Lyon et de là à
Dôle, où il mourut deux ans après, le
4 juillet 1733.
Nous retrouvons dans le journal de l’avocat Barbier quelques échos du fameux procès :