nombre de miracles par le moyen d’un
grand morceau de cordon de ce saint, qu’un
Père de la Société lui avait rapporté de
Rome, et qu’il avait chassé, par la vertu
de cette relique, le diable du corps de
plusieurs démoniaques, en l’introduisant
dans leurs bouches ou dans quelque autre
conduit de la nature, suivant l’exigence
du cas. Il lui montra enfin ce prétendu
cordon, qui n’était autre chose qu’un assez
gros morceau de corde de huit pouces de
longueur, enduit d’un mastic qui le rendait
dur et uni. Il était recouvert proprement
d’un étui de velours cramoisi, qui lui servait
de fourreau ; en un mot, c’était un de
ces meubles de religieuses que l’on nomme
Godemichis. Sans doute que Dirrag tenait
ce présent de quelque vieille abbesse, de
qui il l’avait exigé. Quoi qu’il en soit, Eradice
eut bien de la peine d’obtenir la permission
de baiser humblement cette
relique, que le Père assurait ne pouvoir
être touchée sans crime par des mains
profanes.
« Ce fut ainsi, mon cher comte, que le