Page:Anecdotes pour servir à l’histoire secrète des Ebugors, 1912.djvu/25

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Après la mort de Henri IV, la veulerie de Louis XIII qui le conduisit, semble-t-il, jusqu’à des pratiques sodomites, laissa se développer ces passions autour de lui.

Mlle de Gournay elle-même, la fille adoptive de Montaigne, à qui l’on demandait si la pédérastie n’était pas un crime : « À Dieu ne plaise, répondit-elle, que je condamne ce que Socrate a pratiqué. »

Et plus tard, au dire de la duchesse d’Orléans, tous les héros du vice italien se proposent pour modèles Hercule, Thésée, Alexandre, César, qui tous avaient leurs favoris. Ceux qui s’adonnent à ce vice et qui croient dans la sainte Écriture s’imaginent que c’était seulement un péché lorsqu’il y avait peu de gens dans le monde, et qu’on était ainsi coupable en empêchant qu’il ne se peuplât ; mais depuis que la terre est toute peuplée, ils ne regardent plus cela que comme un divertissement ; on évite cependant, autant que possible, d’être accusé de ces vices parmi le peuple, mais, entre gens de qualité, on en parle publiquement ; on regarde comme une gentillesse de dire que depuis Sodome

    p. 271. — Voir Mignons et courtisanes au XVIe siècle, par Jean Hervez (Biblioth. des Curieux, 1908).

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