Page:Anecdotes pour servir à l’histoire secrète des Ebugors, 1912.djvu/42

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 4 —


la mode qu’on ne regardait presque plus ceux qui recherchaient à passer leur temps plus agréablement, et quelque penchant qu’ils eussent à vivre selon l’ordre de la nature, comme le nombre était plus grand de ceux qui vivaient dans le désordre, leur exemple les pervertissait tellement qu’ils ne demeuraient pas longtemps dans les mêmes sentiments.

La plupart des gens de qualité étaient non seulement de ce caractère, mais il y avait encore des princes, ce qui fâchait extraordinairement le Roi. Ils se cachaient cependant autant qu’ils pouvaient pour ne lui pas déplaire, et cela les obligeait à courir toute la nuit, espérant que les ténèbres leur seraient favorables. Mais le Roi (qui était averti de tout) sut qu’un jour après son coucher ils étaient venus à Paris, où ils avaient fait une telle débauche qu’il y en avait beaucoup qui s’en étaient retournés saoûls dans leurs carrosses. Et comme cela s’était passé dans le cabaret (car ils ne prenaient pas plus de précautions pour cacher leurs désordres), il prit sujet de là d’en faire