Page:Anecdotes pour servir à l’histoire secrète des Ebugors, 1912.djvu/49

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qu’il s’était mépris à son tempérament ; qu’il avait attribué les faveurs qu’il en avait obtenues avant son mariage au penchant qu’elle avait pour lui ; mais que celles qu’elle avait données depuis à son valet de chambre lui ayant fait connaître qu’il était impossible de répondre d’une femme, il lui avait si bien ôté son amitié qu’il lui avait fait succéder le mépris ; que c’était pour cela qu’il avait renoncé à l’amour du beau sexe, lequel avait eu autrefois son étoile, et qui l’aurait peut-être encore si l’on pouvait prendre quelque confiance ; que, quoiqu’il fût fils d’un père et cadet d’un frère[1] qui avaient eu tous deux de grandes parties pour obtenir les plus hautes dignités de l’Ordre, il était cependant moins redevable

  1. Le comte de Guiche, frère du duc de Grammont, « avait une beauté du premier choix parmi celles qui ne sont pas viriles ». Il fut surtout l’ami préféré du duc d’Anjou et de Manicamp. On l’avait marié à Mlle de Béthune, petite-fille de Séguier, âgée de 13 ans ; mais il ne consentit jamais à feindre de l’aimer et l’abandonna. Il mourut en 1673. La Comtesse d’Olonne, comédie attribuée à Bussy-Rabutin, confirme l’accusation de sodomie portée contre le comte de Guiche.
3.