faut encore essuyer les caprices de ces
impérieux tyrans, exécuter sans délai leurs
ordres les plus injustes, baiser même avec
respect les fers sous le poids desquels ils
vous accablent. Ce n’est qu’après avoir
sacrifié la meilleure partie de leurs biens
que les captifs peuvent rompre leurs
chaînes, ou lorsque la délicatesse de leur
complexion ou les infirmités de la vieillesse
les mettent hors d’état de supporter les
travaux auxquels ils sont condamnés. Malgré
des traitements si durs, personne ne
fait des efforts pour se soustraire à cette
affreuse tyrannie. L’amour que nous portons
à nos semblables nous oblige de
prendre les armes en leur faveur. C’est à
nous de secourir des malheureux qui n’ont
pour toute nourriture que des soupirs et
des larmes, que les soucis et les inquiétudes
empêchent de goûter les douceurs du
sommeil ; dont les corps faibles et abattus
sont un indice certain des rigueurs qu’on
exerce à leur égard ; il faudrait être insensé
pour n’être pas touché à la vue d’un tel
spectacle. Peut-on manquer d’approuver
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