Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
IX
2
Ce jour, fait de rayons palpitants et d’averses,
Est le jour qu’il fallait à la triste entrevue
Où ma vie, imprudente amie, est suspendue.
Garderas-tu le ciel, clair soleil, qui disperses
Et déchires, de l’or de tes puissantes herses,
Le noir champ menaçant et morne de la nue ?
Nous apportons tous deux à cette heure attendue
Dans des cœurs divisés des volontés diverses :
Dans le sien, le reproche et les soupçons injustes,
Un amour inquiet, semblable à ces arbustes
Que le vent fait plier en des sens opposés ;
Dans le mien, un amour calme et sûr de lui-même,
Fort de pleurs dévorés et de transports brisés.
Qui vaincra des rayons ou de l’averse blême ?