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VIII
Que la lampe d’argent, témoin de nos amours,
D’amours que leur ardeur a faits divins et courts,
Brûle dans le sépulcre où maintenant repose
Ton corps dont le destin fut celui de la rose ;
Qu’à travers les barreaux de fer sombres et lourds
Qui dessinent ton nom en croisant leurs contours,
Elle brille à jamais ; et qu’aucune main n’ose
Y toucher, que la main qui de l’huile l’arrose ;
Pour que, dans des milliers de siècles, quand l’éveil
De tous les endormis brisera ton sommeil,
Tes yeux, par leur azur d’autrefois ranimés,
Retrouvent, en s’ouvrant, un doux éclat pareil
À celui qu’ils voyaient quand ils se sont fermés,
Et que ton cœur s’attende à nos baisers aimés.