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XVII


Un fanal vert s’allume, au bout de la jetée,
Dans le ciel où pâlit une clarté bleuâtre,
Par de vagues blancheurs tremblantes tachetée,
Derniers efforts du jour lassé de se débattre ;

Sur la tragique mer qui, hors d’un fond noirâtre,
Pousse sous son rayon une houle argentée,
Il pose doucement une lueur verdâtre,
Par les puissants remous tordue et reflétée.

Mais, dans le ciel plus sombre et maintenant calmé,
Où le tardif trépas du jour est consommé,
Il palpite, agité pendant un court moment,

Puis se calme à son tour, et luit paisiblement,
Comme une merveilleuse et splendide émeraude,
Tandis que le décor des astres s’échafaude.