Page:Angellier - À l’amie perdue, 1920.djvu/215

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

IX


 
Si nous nous revoyons avant que de mourir,
Que ce soit dans un parc aux profondeurs voilées,
Où la mousse verdit le sable des allées,
Au moment où les bois vont bientôt s’engourdir ;

Alors que lentement les premières gelées
Détachent, des rameaux qui semblent s’agrandir,
Des feuilles dont l’or brun commence à recouvrir
Les gazons effleurés de brumes déroulées.

Parfois, dans ces bosquets dégarnis où l’automne
Montre des nids déserts dans le feuillage jaune.
Des bourgeons attardés s’entr’ouvrent sur les arbres.

Un rouge-gorge anime un buisson déjà noir,
Quelque rayon pâli vient toucher les vieux marbres ;
C’est en des lieux pareils qu’il faudra nous revoir.