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Orgueilleuse ! tu veux pour toi-même être aimée ;
Tu repousses, dis-tu, la pitié de l’Amour,
Tu la ressentirais comme un bienfait trop lourd
Qui blesserait ton âme aussitôt refermée ;
Ta hautaine fierté, promptement alarmée,
Veut l’amour qui chérit, non celui qui secourt ;
Et craint de recevoir sans donner en retour,
Dans régale union par ton cœur réclamée.
Pourtant, c’est la Pitié qui vers toi m’a conduit ;
Plus tôt que ta beauté j’ai senti ta tristesse,
Et ma compassion précéda ma tendresse ;
Je te plaignis d’abord, je fus plus tard séduit.
Et je vis que tes yeux étaient pleins de douleur
Avant d’apercevoir leur charme et leur douceur.