Page:Angellier - Dans la lumière antique, Le Livre des dialogues, t1, 1905.djvu/107

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à Louis Ovion.

Vers le milieu d’une colline longue et rapide, un chemin rugueux qui la gravit se bifurque en deux sentiers dont l’un s’en va abruptement vers le sommet, et dont l’autre, montant plus faiblement, semble contourner l’épaule de la hauteur et gagner une maison lointaine dont on n’aperçoit que la toiture. La colline nue, pierreuse, sauvage, est âprement frappée par le soleil qui la bigarre des ombres noires et entrechoquées des rocs.

Dans cette désolation, l’angle entre les deux sentiers offre un refuge de verdure et d’ombre fraîche. Cela est dû à une source qui, jaillissant d’un rocher, mouillé, moussu et voilé de lierre, emplit d’abord un large bassin de pierre, et, en débordant, forme un ruisseau. Un gazon que l’eau entretient vivace couvre le sol ; quelques oliviers croissent par groupes de deux ou trois ; un laurier ombrage en partie la fontaine. Le soleil, déjà un peu oblique, touche l’herbe, les troncs des oliviers, le feuillage luisant du laurier et les écoulements