Page:Angellier - Dans la lumière antique, Le Livre des dialogues, t2, 1906.djvu/102

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Se dressent, érigeant leur rencontre en essor,
Et soulèvent plus haut l’être humain et son sort.
Dans le jaillissement de leurs chocs d’énergie !
Les peuples rajeunis briseront l’effigie
Du Dieu qui défendait la fierté du danger,
Et, sur son socle vide, on verra s’ériger
Le bronze altier d’un Dieu dont la main tient un glaive.
Ô vieillard, c’est ainsi que le cercle s’achève !


Et plus tard, dans un sol de cendre et de débris,
Où les renversements d’empires sont inscrits
Comme aux pages d’un livre où l’on écrit encore,
Dans quelque cité qui de ruines s’honore
Et qui fait sa beauté d’édifices croulés,
Sous un mont de fragments et d’ossements brûlés,
Que chaque siècle exhausse et l’histoire amoncelle,
Si bas qu’il y faudra descendre avec l’échelle,
Plus bas que la racine antique des cyprès,
On pourra retrouver ton autel de la Paix.
Sous ces écroulements qui seuls le préservèrent,
Une fondation, un puits le retrouvèrent ;
Le voilà le plus sûr témoin de l’épaisseur
De chutes et de mort qu’un même enfouisseur