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LE PLANTEUR D’OLIVIERS.
à Charles Maurras.
Je plante un olivier à la lente croissance
Dans ce sol rocailleux, rebelle à la semence,
Où ne sauraient pousser la vigne ni le blé ;
Sur ce penchant abrupt, par le soleil brûlé,
Dans ces cailloux mêlés à des débris de roche.
D’où le feu jaillissait sous le choc de ma pioche,
J’ai, pendant tout un jour, creusé ce pauvre trou,
À peine assez profond pour qu’y tienne debout
Cette branche déjà par la chaleur séchée ;
Puis je l’ai rafraichi d’une eau que j’ai cherchée
Au puits lointain perdu tout au fond du vallon ;
Lorsque je la versai, la sueur de mon front
Est tombée avec elle en la terre stérile,
Que ses gouttes feront peut-être plus fertile ;