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AVEU.



Si j’avais un cœur de cristal,
Vous y pourriez voir ma tendresse,
Et mon amour au vôtre égal,
Qui charme ma vie et la blesse ;

Et qu’il faut qu’un instant fatal
Change ma froideur en caresse,
Et notre parler amical
En soudains aveux pleins d’ivresse.

Votre âme trop prompte à frémir,
Et de souffrir seule affligée,
Sachant sa peine partagée,

La sentirait s’évanouir,
Et s’éclairerait, soulagée
De n’être pas seule à souffrir.