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En les examinant successivement, nous venons dans quelles propor- tions lUirns a puisé à chacune de ces trois sources. Ce qu'il a né^lisé de prendre uous renseignera peut-être autant, sur les préférences de son e&prit, que ce qu'il a emprunté.

LES VIEILLES BALLADES *.

Les ballades sont de courts récits rhythmés, généralement divisés en strophes, et relatant un fait historique, fabuleux ou romanesque, qui, par l'héroïsme ou les malheurs des personnages, l'étrangeté ouïe dramatique des circonstances, et souvent par un mélange de surnaturel, sort des conditions ordinaires de la vie. Leur trait caractéristique est d'être

1 Veitch a retracé le mouvement qui a retiré de l'oubli l'ancienne littérature populaire : (( James Watson, dans sa Collection of Srots Poems Âncient and Modem, publiée en trois parties, de 1706 à ITll, avait attiré l'attention sur quelques-unes de ces chansons et de ces ballades qui flottaient au hasard. UEvcrgreen et le Tea Table Miscellany d'Allan Ramsay, publiés tous deux en 1724, attirèrent encore l'intérêt vers cette portion de la littérature. Elle fut ensuite cultivée avec zèle par d'autres collectionneurs. Les Reliques de Percy, qui portaient sur les deux cotés des Borders, ouvrirent, en 1765, le plus vaste champ qui eût encore été défriché dans la littérature des Ballades. Percy fut suivi par David Herd, avec ses Ancient and Modem ScoUish Songs, en 1769. Puis vinrent Evans avec ses Old Ballads, 1777; Pinkerton avec ses Scottish Tragic Ballada, 1781, et ses Selccl Scottish Ballads, 1783. Ritson commença à publier des recueils de chansons en 1783, et continua jusqu'à 1795. James Johnson, dans The Scots' Musical Muséum, 1787, contribua beaucoup à cette œuvre ; Burns lui fournissant des chansons nouvelles. J.-G. Dalzell, en 1801, donna ses Scottish Poems of the Sixteenth Cenlury. Walter Scott, en 1802, donna les deu^ premiers volumes delà Minstrelsy of the Scottish Border ; le troisième volume parut en 1803. Ceci est un ouvrage qui ne le cède en importance et en influence immédiate qu'à celui de Percy lui-même. En 1806, Robert Jamieson donna ses Popular Ballads and Songs. et mit en lumière le fort élément Scandinave qui se trouve dans notre littérature des Ballades. Depuis nous trouvons sur la liste des collectionneurs et des éditeurs, Finlay, David Laing, G.-K. Shairpe, Maidment, Utterson, Buchan, Allan Cunningham, Kinloch, Motherwell, R. Chambers, Peter Cunningham, Aytoun, Chappel, Child, etc. (History and Poetry of the Scottish Border, chap. xill). — On trouvera, à la page xxviii de l'Introduction du recueil The Ballad Minstrelsy of Scotland, en note, une liste très complète des publications de Ballades. Elle ne comprend pas moins de cinquante et quelques noms, et forme plus de cent volumes.

Dans ces recueils de littérature populaire, les chansons et les ballades proprement dites sont le plus souvent mélangées. Il nous a été impossible, avec nos seules ressources, de nous procurer l'ensemble de ces collections, qui forme une bibliothèque entière. Nous regrettons particulièrement de n'avoir pu nous procurer le magistral ouvrage du Profes- seur Child, publié à Philadelphie. Nous avons eu entre les mains les recueils d'Allan Ramsay, celui de Percy, ceux de Herd et de Ritson ; les recueils de Chambers, Popular lihymrs of Scotland. Scottisli songs prior ta Burns ; celui de Buchan. Nous avons lu et relu la Minstrelsy de Walter Scott, avec son introduction et ses notes. Nous avons trouvé l'ensemble des ballades, dans deux collections qui ont profité du travail des premiers éditeurs : The Book of Scottish Ballads d'Alexander Whitelaw ; et surtout The Bnllad Minstrelsy of Scotland. éditée par Maurice Ogle, Glasgow, Les notes de te dernier ouvrage sont excellentes, elles indiquent très soigneusement le recueil ou les recueils primitifs auxquels chaque ballade est empruntée.