Page:Angellier - Robert Burns, II, 1893.djvu/28

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autrefois de l'embouchure de i'Humber jusque dans le Nord, et que parlaient également les indigènes du Yorksliire et de l'Aberdeenshire. ^ » C'est le dialecte qui se parle dans les Basses-Terres d'Ecosse. Cette forme septentrionale de l'anglais avait été la langue littéraire de l'Ecosse jusqu'à l'époque de Jacques I d'Angleterre. « L'anglais pur était devenu alors le moyen d'expression des littérateurs écossais, quand ils n'em- ployaient pas le latin, et le vieux dialecte du Nord, modifié par le temps et les circonstances, était resté en usage dans la masse du peuple, et était même employé par les classes cultivées jusqu'au commencement de ce siècle. C'est ce dialecte qui a été au cœur de l'Ecosse. Les ballades, les chansons et d'autres œuvres populaires ont été écrites en lui, et ainsi s'éleva une littérature populaire écossaise, tout à fait distincte de la littérature anglaise, et jusqu'à un certain point inintelligible aux per- sonnes qui parlent l'anglais pur. ^ » En dehors du mouvement continuel qui avait rapproché les hautes productions littéraires écossaises des modèles anglais, et avait entraîné la langue écossaise dans le progrès et, pour ainsi parler, le dépouillement de l'anglais, ce vieux langage, fidèle au sol, était resté ce qu'il était. « En réalité l'écossais est, pour la grande partie, du vieil anglais. — Le temps a remplacé l'anglo-teutonique par l'anglais moderne, mais a épargné le scoto-teutonique, qui est encore une langue vivante. ^ » Mais son domaine et ses fonctions étaient dimi- nués, et il était réduit à n'être plus que « ce dialecte de la conversa- tion et de productions distinctement nationales.^ » La littérature populaire qu'il servait à exprimer était encore bien vivante au xviif siècle, car elle avait encore ce grand signe de vitalité d'être en partie orale, de parler vraiment au peuple. Il était naturel que Biirns, avec son éducation et ses circonstances de production, lui prît ses modèles et ses formes de poésie. C'est en effet ce qui arriva, et c'est de ce côté qu'il faut chercher ses origines littéraires. Pour comprendre d'oii il est sorti et quels maté- riaux il avait sous la main, c'est cette poésie populaire qu'il faut connaître. Nous l'exposerons avec quelque détail, parce que c'est un coin d'histoire littéraire peu connu, et qu'on y rencontre d'ailleurs de jolies choses et intéressantes. Elle se composait de trois éléments principaux :

Les anciennes ballades ;

Les chansons ;

Une suite de petits poèmes populaires comiques, tout à fait particuliers à l'Ecosse.

1 Edinburgh Review, N" 324, October 1883. The Scottish Language. — Voir aussi A dissertation on Ihe origin of thc Scottish Language, en tête de VEti/mological Dictionary of thc Scottish Language de Jamieson — et les Editorial Remarks on the Scottish Language par Hately Waddell, dans son édition de Burns,

2 Edinburgh Review, N" 324. The Scottish Language.

'•i Charles Mackay. Poetry and Humour of the Scottish Language, p. 1. i Edinburgh Review, N" 324. The Scottish Language.