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Il y a encore une chose qui peut rendre ma condition plus aisée : j'ai une commission d'employé dans l'Excise et je vis au milieu d'une circonscription de campagne. Ma demande à M. Graham, qui est un des commissaires de l'Excise, était, si cela est en son pouvoir, qu'il me procure ce district-ci. Si j'étais très confiant, je pourrais espérer qu'un de mes hauts patrons pourra me procurer une nomination de la Trésorerie comme surveillant, inspecteur général, etc. Alors, sûr de mon existence, « à toi douce poésie, délicieuse vierge », je consacrerais mes jours futurs *.

Il fallait que l'espérance fût très montée en lui , car il allait jusqu'à se figurer une vie très sage qu'il caractérisait eu termes excellents.

Aussi , avec un but et une méthode rationnels de vie , vous pouvez facilement deviner , mon vénéré et très honoré ami , que mon métier propre n'est pas oublié ; je suis, si cela est possible, plus enthousiaste des muses que jamais 2.

Il formait des projets de longs poèmes :

Vous verrez que j'ai accordé ma lyre sur les bords de la Nith. Je vous comrauni- (pierai , quand j'aurai le plaisir de vous voir , quelques plans poétiques plus grands qui flottent dans mon imagination 2.

Parmi ces projets s'en trouvait uu qu'il appelait le Progrès (h Poète. C'eût été une sorte d'autobiographie eu vers, une œuvre considérable, où se seraient trouvés, outre ses confessions, les portraits des hommes qu'il avait connus ^. Il en parle à propos du portrait peu llatté de Creech. En attendant il réunissait et retouchait de vieilles chansons pour le Musée musical de Johnson.

Je suis toujours à chercher des provisions pour la publication de Johnson, et, entre autres, j'ai donné un léger coup de brosse k la vieille chanson favorite, je n'ai changé qu'un mot ici et là , mais si son humour vous plaît , nous penserons à y ajouter une strophe ou deux i.

Tous ces extraits se trouvent dans les lettres écrites pendant décembre 1788 et janvier et février 1789. Ces mois furent le centre de cette accalmie dont, au-delà, les bords sont déjà émus de trouble.

Cette tranquillité intérieure ne fut effleurée que par un bref incident, écho du passé, qui pour tous passa inaperçu. Vers la fin de février, Burns fut forcé d'aller à Edimbourg, pour y régler définitivement ses comptes avec Creech, règlement qui d'ailleurs eut lieu à sa satisfaction. « J'ai réglé finalement avec Creech, et je dois reconnaître que, à la fin, il a été aimable et juste envers moi^ ». La nouvelle de son arrivée dut courir parmi ses

1 To Dr Moore, 4t.li Jan. 1788.

2 To Ihe Kighl Hev D John Geddes, ard Feb. 1789.

3 fo Profr Dugald Stewar', 20tfi Jau. 1789.

4 To Robert AinsUe, 6tii Jan. 1789. 3 To Dr Moore, 23rd March.